Les monoptères

Les monoptères
Les monoptères (ceux qui n'ont qu'une aile)

vendredi 19 juin 2015

Nuit étrange, de thriller

Nuit étrange, de thriller, 
Horrible et sublime à la fois.
Inoubliable à jamais....

Un long hurlement soudain,
Dans la montagne au loin, Vers la Cèze? 
Sans qu'on ne puisse savoir 
Retentit, résonne, repris de toutes parts,
Comme si la vigère elle-même hurlait,
De toute son âme, de tous ses arbres et animaux.

Un chant qui semblait venir du fond de la terre
Et du fond des âges, 
Celui du loup déchiré 
Par la mort de l'un des siens.. 
Du louveteau orphelin 
Abandonné seul dans la steppe..
Suppliant la meute partie au loin..

Un long cri trouant le silence de la nuit,
Le ciel et la terre,
Qui, de désespoir absolu, 
Ensemble vibraient,
RÉPONDAIENT et lançaient à la fois
Cet appel mystérieux.
Désespéré et implorant..
Cette prière..

Un démiurge de la nature invoqué,
Par des êtres reliés,
Puissante et surnaturelle communion,
Tel un corps UNIQUE dont un va disparaître,
Qui pour lui appellerait à l'aide
D'autres désespérés,
Ou quelque Dieu ?
Et s'avertiraient entre eux,
À l'infini.

Un hurlement modulé,  
De partout, (où ?) r
epris,
Sur d'autres registres, 
Grave effrayant au suraigu mêlés,
Lugubre, douleur sauvage,
Suppliant réponse à l'infini,
À glacer le sang...*

Renvoyé par l'écho,
Et repris encore et encore
Sans qu'on ne puisse 
Distinguer d'où, de qui,
Ni l'écho de la réalité..

C'était un dernier adieu à Tess,
De ses frères, de la nature désespérés, 
Avertis (comment ?) 
Et s'avertissant à l'infini
Qu'un des leurs venait de les quitter.

J'ai compris le message.
Comme naturellement,
Sans me poser de question,
Je suis sortie à la lampe.
J'avais raison:
Couchée sur un lit de lauriers, devant la porte,
Dans le coma endormie depuis midi,
Tess venait à l'instant de mourir 
Ou plutôt DE RENDRE L'ÂME,

Elle, si discrète, si sauvage, si solitaire.. 
Fondue en silence
Dans le concert retentissant, 
Poignant d'une meute navrée,
Qui l'accueillait, la consolait, avertissait et la pleurait,
Dans leur chagrin d'espèce solidaire**,
Grandiose audience, elle qui n'en n'eût jamais,
La demi louve enfin envolée 
Vers les siens..
Un superbe concert, 
Comme aucun humain n'eut jamais.
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*(Cette impression d'être au centre d'une meute, on ne pourra jamais l'oublier .. lorsqu'on l'a éprouvée une fois.)
** (Sans souci des autres, il était minuit, heure où dorment les hommes)
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