Les monoptères

Les monoptères
Les monoptères (ceux qui n'ont qu'une aile)

mardi 16 juin 2015

Robert s'est envolé.


ROBERT ME MANQUE CE SOIR

Robert me manque ce soir,
Je suis triste, fatiguée,
Silencieuse à mon clavier..
Presque dans le noir..

Tout n'était pas rose avec lui,
Bazar, veille, soucis..
Éternel thème..
De relations compliquées.
Le sel -et le fer- 
De la terre..

Mais tout de même..
Je m'étais habituée,
Ces aléas étaient ma vie,
La sienne peut-être,
Aussi.

La porte lui est ouverte,
Mais si profonde est la nuit
Et, il faut dire.. l'inconfort
Qui le navre !
Il ne reviendra pas. 

Je l'aimais tant mais ne le sens si fort,
Qu'à présent qu'il a quitté le havre,
Où, comme lui, je l'avais réchauffé..
Rien de vraiment tragique...

........

Mais ses coups de bec réguliers,
Sur son carton, pour réclamer, énergique !
Le tic tac de ses picors affairés, 
Horloge vivante, du morse aurait-on dit..
Maintenant qu'il est parti..
Et seul peut-être, sous la pluie,
Je les entend encore.

Illusion ; plus de joyeux picors !
Guéri ou le croyant, exaspéré,
De son carton devenu prison,
Avec mon accord..
Prématuré ? s'est envolé..

Et tant me manquent ses picors,
Depuis que, de toutes fibres de mon corps,
Je sais, je sens qu'il ne reviendra jamais,
Que j'en voudrais plus encore,
Pour qu'il soit toujours à mes cotés.

J'aurais dû le garder,

Il était presque apprivoisé.

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