Les monoptères

Les monoptères
Les monoptères (ceux qui n'ont qu'une aile)

vendredi 26 juin 2015

Tranches de vie. Sous le soleil de Satan


Tranches de vie. Chômage et cie.

Ils ont le sourire, toujours ou presque,
Un gravement accidenté du travail 
Qui à temps plein livre bataille, 
Depuis trois ans à de sombres démiurges,
Pôle emploi, sécu, et autres Zavéka,
Qu'il a enfin fait plier,
L'autre, malade par un travail non reconnu,
En attendant, chimio, etc et qui sait, 
Peut-être sera-ce trop tard? 
Un encore a connu guerre et horreurs dont il ne parle pas, 
Mais pour les oublier joue et boit, 
Puis boit pour oublier qu'il joue et boit,
Un autre idem mais ce n'était pas la même guerre.. 
Il y a aussi celui que sa fille méprise, forcément il l'a bien éduquée
Boîte privée, -comme la fille du notaire et du médecin, pensez !-
Où surtout il n'y a pas d'étrangers (comme il est!)
Pendant que, pour la payer, 
Il trimait au soleil sur des toitures,
Dont un jour il est tombé.. 
Beaucoup quittés et perdu enfants, famille,
Un rescapé d'un suicide, abîmé, résiste à présent, 
Une agressée sexuellement dans l'enfance, résiliente 
Boute en train de tout le monde qui la grapille, 
Un qui tente de se tirer de qui l'exploite, le houspille, 
Familles je vous hais,
Et enfin, d'oublier l'abandon qui fut sien... 
Et ne sait plus si elle est d'ici ou d'ailleurs,
Cévennes je vous hais!
Bonne humeur pourtant de façade, 
Et parler, parler vraiment, ça ne vient pas à l'idée. 
Alors on boit. On avale. 
Vies à la lumière stroboscope..
Un troquet, un village, famille ersatz 
De qui n'en ont pas, plus ou plus voulu parfois..
Qui vous tolère, fracassé résistant ou les deux à la fois,
Vous accepte et même vous met en exergue, 
Mais vous absorbe, vous colle aux pieds 
Boule de glu douce-amère. 
Où survivre ailleurs? Partout pourtant! 
Il faut partir quand il est temps. 

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